En décembre 2000, l’article 1 de la directive cadre du parlement européen établissait ce qui suit « L’eau n'est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu'il faut protèger, défendre et traiter comme tel ». 20 ans plus tard presque jours pour jours, l’eau est entrée en bourse à Chicago. L’eau est condamnée à se raréifier à moyen terme. Dans le contexte néo-libéral dans lequel nous vivons, ceci engendrerait inévitablement une augmentation de son coût et des inégalités autour de sa répartition. Dans ce contexte, comment les populations civils se réorganiserait-elles?
Déployant une reflexion sur les conséquences d'une potentielle privatisation de l'eau, Limpida Marvelous consiste en la création d'une communauté fictive de water activists, qui statue ce sui suit :

Avoir le contrôle de ses ressources n’est pas seulement une question de possession. C’est une question d’attitude. L’anthropologie a montré que dans chaque situation de symbiose entre une société et son environnement, la vie est organisée par des utilisations pratiques et rationnelles qui s’inscrivent dans des croyances et traditions religieuses. Il nous semble que notre culture anthropocentrique manque de ressources spirituelles pour l’établissement d’une relation écologique profonde avec notre environnement. Etre un militant écologiste, c’est aussi être poète, c’est aussi construire un terrain spirituel et affectif où chacun peut se projeter. L’eau est un bien commun, le sang de la ville, un activateur d’espace, un dénominateur public. Sous la menace croissante de la privatisation des ressources dans un contexte néo-libéral, nous pensons que l’activation d’un supplément poétique autour du thème de l’eau est un moyen d’empêcher que l’on accepte de réduire l’eau à une simple ressource monétisable. Pensez à quel point boire un verre d’eau vous relie à l’intimité de la rivière. La vie tient-elle à plus que cela?

Cherchant à cerner cet enjeu à travers cet angle poético-politique, ce projet est un terrain d’expérimentation pour une méthodologie nouvelle, qui met dos à dos design spéculatif, sculpture, dispositifs fonctionnels de filtrage et de distribution, ainsi qu’une campagne publicitaire, rendue possible par la chute des prix liée au COVID-19.